Sacrifice de l'innovation interne sur l'autel de la sécurité
Par philippe voncken, mercredi 28 avril 2010 à 12:43 :: Architecture :: #184 :: rss
Le domaine du génie logiciel progresse très vite. De nouveaux frameworks apparaissent régulièrement, de nouveaux outils et des nouvelles méthodes.
Certaines entreprises poussent les salariés à innover dans le cadre du travail. Google par exemple laisse plusieurs jours par mois à certains salariés pour tester de nouveaux outils ou même pour créer de nouveaux outils. C'est en partie de cette manière que Google en est arrivé là où elle est.
D'autres entreprises font l'inverse. Elles utilises des environnements privateurs et les brides de manière à contrôler ce qui peut être installé sur le poste. Ceci pour des raisons de sécurités.
Donc pour des raisons de sécurité, ces entreprises utilises une vieille version de Microsoft Windows XP qu'ils ne mettent pas à jour certainement pour des raisons de coûts, avec IE6 XD (toujours pour des raison de sécurités hein..) et ils utilisent des logiciels d'IBM (toujours de vieilles versions pour des raisons de coût) pour développer et pour exécuter en production.
Question de sécurité
Par définition un logiciel contient des bugs. C'est normal. La première mesure de sécurité à prendre par rapport à ce constat est donc de mettre à jour le parc logiciel de manière régulière. La plupart des distributions Linux apportent des solutions de mise à jour automatisé basées sur le principe de paquets. Les systèmes Linux sont donc très cohérents et stables. Ce système peut être utilisé de manière sécurisé en indiquant des dépots de paquets internes proxifiés sur des dépots officiels, un peu comme les repositories Maven.
Les systèmes Linux ne craignent pas les virus. Des théories veulent que l'attaque par virus sur Linux soit possible, mais en pratique cela n'a jamais été mis en œuvre car Linux est par défaut suffisamment sécurisé. On n'a donc pas besoin non plus d'antivirus, les ressources des postes de travail sont donc utilisées pour la productivité des salariés.
Les systèmes propriétaires, ou privateurs, sont des boites noires. Il est donc impossible de garantir la protection contre l'espionnage industriel avec de tel systèmes. Imaginons par exemple que l'infrastructure du système de défense national soit basé sur des logiciels Microsoft. Imaginons que les Etats-Unis entre en guerre contre l'Europe. Dans ce cas rien ne nous garantis que Microsoft ne soit pas libre d'arreter à distance leurs logiciels. Ou pire encore retourner contre nous nos infrastructures basés sur ces logiciels propriétaires.
Seuls les systèmes ouverts, et encore plus les systèmes libres, garantissent la maitrise technologique des infrastructures. C'est donc un argument de taille en faveur des systèmes Linux. D'autant plus que les communautés du logiciel libre françaises et allemandes sont très actives.
C'est un choix stratégique sur le long terme que les entreprises Européennes doivent suivre pour garantir leur sécurité. Les entreprises faisant ce choix bénéficieront des innovations technologiques, de la stabilité et de la sécurité des composants open source. Les institutions Européennes sont conscientes de ces problématiques et réalisent des actions toujours plus nombreuses dans ce sens. Parce qu'il s'agit d'une question politique majeur, ayant des répercussions multiples comme l'emploie en Europe ou les flux financiers, je les encourage à aller plus loin dans la prise de position pour le logiciel libre, cela pour protéger notre continent de la dépendance technologique.
L'innovation dans le Génie Logiciel
Revenons sur le sujet des entreprises. Dans ma précédente mission, mon client m'a donné carte blanche pour monter un socle technique basé sur les composants de mon choix. Ils ont bénéficié des dernières innovations et le projet a été un succès malgré les difficultés habituelles rencontrés dans ce type de projet, qui était la refonte d'une application existante avec reprise de données.
Google reste l'exemple à suivre dans ce domaine. Ils utilisent en interne Linux pour le poste de travail et ils font en sorte que les salariés soient les plus innovants possible. Ils sont donc technologiquement indépendants. L'innovation est certainement le levier qui permet aux entreprises de se différencier de leurs concurrents.
L'indépendance technologique devrait donc être au coeur des stratégies, mais ce n'est pas le seul facteur de l'innovation. Il est également important d'innover sur les méthodes de travail. Et là encore les entreprises ayant les process les plus lourds, les structures organisationnel les plus rigides sont les entreprises qui ne bénéficieront pas des innovations méthodologiques.
Commentaires
1. Le mercredi 28 avril 2010 à 17:24, par Anthony :: site
2. Le mercredi 28 avril 2010 à 17:58, par paulgreg
3. Le jeudi 29 avril 2010 à 20:54, par philippe voncken :: site
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